Pierre, lève-toi, c'est l'heure !

Pierre [?] avec le calme obstiné de ses vingt ans et sa confiance aveugle en la vigilance de sa mère. Elle ne [?] pas de laisser passer l'heure, sa vieille, insomniaque et nerveuse comme elle [?]. Il se [?] d'un bloc contre le mur, retranchant son sommeil derrière son dos puissant et sa nuque rasée. Elle le [?] en pensant aux matins si proches où elle le [?] déjà pour l'envoyer à l'école du village. Il a l'air de s'être rendormi profondément mais elle n'[?] pas. Elle sait que pour lui la nuit [?], la journée [?] et va désormais dérouler inexorablement son programme.

Un quart d'heure plus tard, il la [?] à la cuisine et elle lui [?] un épais chocolat dans un grand bol fleuri. Il [?] devant lui le rectangle sombre de la fenêtre.

- Il [?] noir, dit-il, mais tout de même les jours [?]. Dans moins d'un quart d'heure, je [?] éteindre les phares.

Elle [?] rêver, elle qui n'a pas quitté Boulay-les-Troux depuis quinze ans.

- Oui, le printemps est à la porte. Là-bas dans le Midi, tu vas peut-être trouver les abricotiers en fleur.
- Oh tu [?], le Midi ! A cette heure, on ne [?] pas plus loin que Lyon. Et puis des abricotiers sur l'autoroute... Quand même il y en [?], on n'aurait guère le temps de les [?].